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Vous avez dit globalité ?

De plus en plus de patients ou de thérapeutes critiquent la médecine allopathique et les autres spécialistes de la santé. Je ne peux plus entendre cela. Je me dis simplement que grâce au travail des différents spécialistes, nos sociétés ont quand même réussi à repousser le taux de mortalité et permis que la plupart des accouchements et grossesses compliqués se déroulent avec le moins de conséquences morbides possible. Par ailleurs, que ce soit dans mon bureau, dans mes salles de cours ou simplement lors de discussions avec des thérapeutes provenant de multiples disciplines, mon constat est que beaucoup trop de personnes prennent plaisir à juger des univers qu’ils ne maîtrisent pas.

La première critique soulevée porte sur l’aspect impersonnel des consultations offertes par les médecins. C’est vrai ! Les médecins n’accordent pas 1 heure à leurs patients comme je peux le faire dans mon bureau. Par contre, là où certains perçoivent un manque d’intérêt de la part de ces praticiens de santé, j’y vois plutôt un manque de moyens (humains et financiers) et des médecins qui se démènent, pour la plupart, à offrir un service compétent à la hauteur des attentes du plus grand nombre. En effet, la demande est très forte. Le temps accordé à mes patients est un luxe que beaucoup de médecins aimeraient offrir. Malheureusement, le système de santé limite cette possibilité.

La seconde critique porte sur la globalité. Dernièrement, j’ai eu le privilège d’avoir quelques échanges avec des praticiens qui se targuent d’avoir une vision globale dans leur pratique. En tant qu’ostéopathe, cette vision globale est très importante, mais à moi seul impossible. Ces praticiens ont pourtant la certitude de prendre soin de leurs patients et d’avoir un pouvoir presque divin vis-à-vis des échecs médicaux. En fait, je doute même que la médecine traditionnelle, à elle seule, réponde à tous les maux présentés par un patient. De là l’importance d’y voir une complémentarité et non une rivalité mal placée. Il est impensable qu’un jour, un ostéopathe puisse soigner une simple grippe ou pour des pathologies plus lourdes, un cancer ou une SLA (sclérose latérale amyotrophie).

Je veux répondre à ces praticiens qui se déclarent des spécialistes maîtrisant la santé globale à un point tel qu’ils sont quasiment des dieux : «L’ouverture d’esprit que vous réclamez pour pratiquer votre pseudo-science avec possiblement de vrais résultats cliniques, ne sera possible que lorsque vous comprendrez que la vision globale ne se limite pas à la globalité du patient, mais plutôt à la globalité de la notion de santé. » Ainsi, le fait de se croire supérieur vis-à-vis des différents médecins spécialistes (médecins, neurologues, urologues, etc.) ayant écrit les livres nécessaires à l’apprentissage de chaque praticien, relève d’une bêtise incommensurable.

psychologie

En fait, le constat est qu’il est toujours ridicule de juger lorsque notre maîtrise des différents systèmes du corps est incomplète. Un apprentissage trop sommaire d’un grand nombre de disciplines ne fait pas de vous un meilleur spécialiste de la globalité. Certains praticiens sont clairement conscients de leurs lacunes, mais ils refusent de les assumer. Ce qui les rend souvent envieux et ce qui provoque comme réponse : La critique facile.

Finalement, cette illusion de comprendre la santé dans sa globalité, mène ces praticiens à utiliser le terme à la mode « fonctionnel » pour appuyer leur titre professionnel. Un praticien « fonctionnel » s’intéresse en fait à l’ensemble des systèmes. Heureusement, moi aussi ! Donc, suis-je un ostéopathe fonctionnel ? C’est en fait un pléonasme. Bien sûr, si je réfléchi en connectant seulement 2 neurones, les médecins et les ostéopathes sont des praticiens fonctionnels. La réalité est que j’ai rarement entendu parler d’un médecin qui suspectant un problème pulmonaire, ne prescrive pas une prise de sang ou n’entame pas une évaluation de l’appareil musculosquelettique si le cas le nécessite. Et cela même si ce sont des systèmes différents (respiratoire, vasculaire, locomoteur….).

Comme vous l’aurez compris, cela me dérange. Ces praticiens fonctionnels sont quand même des références pour leurs patients. Nous savons qu’une erreur « diagnostic » dans le domaine de la santé peut provoquer des dérives impressionnantes et possiblement dangereuses.

Attention à la conclusion de mon article ! Le but n’est pas de jeter la pierre sur tous les praticiens qui se donnent le titre de thérapeutes fonctionnels ou bien de mettre sur un piédestal tous les médecins. Je pense simplement qu’il ne faut pas se croire tout puissant dans nos disciplines. Bref, je suis ostéopathe et je pourrai même dire que je ne suis qu’ostéopathe. Toutes les disciplines sont différentes, mais complémentaires. Il faut simplement se demander s’il est normal qu’un praticien fonctionnel critique une profession qu’il ne maîtrise pas ? Les médecins sont de plus en plus ouverts à la pratique de l’ostéopathie par exemple. Allons-nous laisser la peur de l’échec bloquer les avancées scientifiques possibles à ce niveau ou critiquer les médecins parce qu’ils ne sont pas tous en accord avec nos méthodes ? En fait, ce genre de réactions relève d’une incompétence extrême.

Finalement, chacun suivant la philosophie de sa profession participe à l’amélioration de l’état d’un patient, en ajoutant un élément dans une approche globale. Un thérapeute qui se permet de critiquer un spécialiste n’a pas compris cette logique.

 

Jérémie Croc D.O. B.sc.

Directeur clinique ENOSI

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